Tokyo a failli ne plus exister

Message de Naoto Kan aux 400 personnes présentes jeudi au Rafiot de Flamanville :

« Tokyo a failli ne plus exister  avec la catastrophe de Fukushima et cela aurait entraîné la fin du Japon. Il faut arrêter toutes les centrales nucléaires partout dans le monde. Le risque encouru n’est pas acceptable. »

 

Accompagné des militants du Collectif anti-nucléaire Ouest, Didier Anger, président du CRILAN et porte-parole du Can-Ouest pour la Normandie a accueilli en gare de Cherbourg, Naoto Kan premier ministre du Japon au moment de la catastrophe de Fukushima. Il était accompagné de Tomiyoshi Tachibana, producteur du film « Le couvercle du soleil », de la traductrice Catherine Cadou , du journaliste  et organisateur du déplacement Kolin Kobayashi. Mathilde Panot députée du groupe La France Insoumise avait fait aussi le voyage de Paris.

Naoto Kan et Didier Anger à Flamanville

plage du Platé-au fond centrale Flamanville

Tout d’abord, ils sont arrivés sur la plage du Platé non loin de Siouville-Hague où a eu lieu le rassemblement de 2016. Sur cette plage, est visible d’un côté la centrale de Flamanville et de l’autre l’usine d’Orano-la Hague où est extrait le plutonium, poison planétaire.

Naoto Kan interviewé devant stèle aux irradiés

Interview Didier Anger-Mathilde Panot-Martial Chateau

Puis ensuite le groupe s’est rendu sur le port de Dielette, devant « la stèle aux irradiés inconnus et connus » implantée par les anti-nucléaires en 2009. Devant cette stèle en granit  mystérieusement volée peu de temps après son implantation et dont le conseil général de la Manche avait ordonné la restitution, Naoto Kan, a parlé de son combat pour un monde libéré du nucléaire après la terrible expérience vécue en 2011 avec la catastrophe de Fukushima.

https://www.lamanchelibre.fr/actualite-483853-l-ancien-premier-ministre-naoto-kan-dans-la-hague-la-france-doit-arreter-le-nucleaire

cheminées Flamanville

Puis après avoir emprunté la route qui longe l’arrière de la centrale et ses rouleaux de barbelés, le groupe s’est rendu au point de vue du sémaphore d’où on peut apercevoir les cheminées et les dômes des réacteurs.

conférence de presse

Lors de la conférence de presse au Rafiot de Flamanville, Naoto Kan a parlé de son virage anti-nucléaire après avoir vécu la catastrophe de Fukushima. Il reconnaît qu’il a du envisager d’évacuer Tokyo et ses 50 millions d’habitants si le pire scénario envisagé s’était effectivement déroulé. Une zone de 250 km autour de Fukushima aurait été inhabitable et le Japon n’existerait plus. C’est de cet effroi rétrospectif, qu’il tire sa force pour partir en tournée dans le monde entier et exhorter inlassablement à arrêter le nucléaire.

La presse nationale brillait par son absence, priorisant la couverture du déplacement du président Macron en Inde venu soi-disant  vendre « six EPR » réacteur désastreux internationalement connu. Des journalistes allemands et américains avaient fait le déplacement à Flamanville. Ce message de Naoto Kan à portée mondiale aurait mérité une plus grande répercussion. Mais nous comptons sur chacun de vous pour le propager.

Près de 400 personnes présentes salle du Rafiot à Flamanville

A 20 h la projection du « couvercle du soleil » a commencé dans la salle du pays au « couvercle défectueux ». Produit par Tomiyoshi Tachibana, ce docu-fiction reconstitue  le déroulé des 5 premiers jours de la catastrophe de Fukushima au sein de l’équipe gouvernementale. Il montre les difficultés à agir du gouvernement dans ces circonstances.

 

Après le témoignage de Naoto Kan, le public très attentif et intéressé a pu poser quelques questions. Toutes n’ont pu être exprimées tant elles étaient nombreuses.
 
 
 
 
 
 

Usine de la Hague

Naoto Kan et André Guillemette devant le ruisseau contaminé au tritium St Helen

Le lendemain matin, avant de reprendre l’avion pour le Japon, Naoto Kan et son équipe ont tenu à se rendre devant l’usine de la Hague. Didier Anger lui a expliqué la monstruosité de ce site avec les quantités phénoménales de plutonium stocké dans des conditions très vulnérables et au confinement défaillant. André Guillemette lui a montré où avaient été détectées les pollutions au tritium comme dans le ruisseau de la St Hélène ou à l’américium dans le ru des Landes. Naoto Kan a expliqué qu’il mettait ses forces à faire arrêter le chantier de l’usine à Rokkasho semblable à celle de La Hague. Ce chantier a plus de 20 ans de retard. Espérons que ces liens franco-japonais et ce témoignage très fort, auront un impact pour nous libérer du nucléaire ?