Qui signera le décret de mise en service du réacteur nucléaire EPR de Flamanville ?

COMMUNIQUE DE PRESSE du 31 août 2018

C’est le prochain ministre de l’écologie qui devra endosser la responsabilité d’accorder une dérogation pour mettre en service un réacteur aux innombrables malfaçons dont la cuve défectueuse est susceptible de rompre et par conséquent d’entraîner une catastrophe. Qui aura l’inconscience d’apposer sa signature sur un tel décret ? Le Collectif anti-nucléaire Ouest avait écrit par deux fois * au président Emmanuel Macron et à son gouvernement en septembre 2017 et janvier 2018 pour souligner les risques encourus à ne pas abandonner ce chantier désastreux de l’EPR de Flamanville.

Avant qu’il ne démissionne, certains disaient qu’en matière de nucléaire, Nicolas Hulot n’avalait pas des couleuvres mais des boas constricteurs. Sans doute Nicolas Hulot a-t-il été pris de vertiges salvateurs en cette rentrée 2018 à l’idée d’avoir à appuyer EDF, principal pourvoyeur de fonds de sa fondation d’origine, avec l’annonce de projets de 6 nouveaux EPR sur la côte Ouest (Flamanville, Penly, Paluel, Gravelines ?) alors que l’entreprise est incapable de démarrer le seul mis en chantier depuis plus de 10 ans et dont le coût a quadruplé pour dépasser les 11 milliards d’euros. Le rapport préconisant ces projets, classé secret défense a été rédigé sur demande des ministres par Yannick d’Escatha, ancien administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique, conseiller du PDG d’EDF et Laurent Collet-Billon ex-délégué général à l’Armement . Ils motivent les projets uniquement pour garder la capacité industrielle et les compétences, c’est-à-dire en clair permettre la survie de l’industrie militaro-nucléaire .

Rappelons qu’EDF est en quasi-faillite avec un endettement officiel avoué de plus de 35 milliards d’euros auquel il faut ajouter le rachat de British Energy et le chantier des EPR d’Hinkley Point pour près de 40 milliards d’euros. Le délirant projet d’enfouissement des déchets nucléaires hautement radioactifs CIGEO à Bure est évalué à 35 milliards d’euros. EDF s’est engagée pour plus de 100 milliards d’euros dans le rafistolage de ses 58 réacteurs dont les ¾ ont plus de 30 ans ; EDF veut prolonger leur durée de vie jusqu’à 60 ans, option hautement risquée pour des cuves qui ne peuvent être changées. Elles ont été conçues pour tenir 30 ans ; au-delà, l’acier malmené par la réaction nucléaire peut rompre brutalement. Qui de sensé peut accepter une telle fuite en avant ?

Aussi le Collectif anti-nucléaire Ouest en appelle-t-il plus que jamais au sursaut de chacun pour refuser la prolongation de ce fiasco nucléaire qui nous ruine et menace dangereusement nos vies et l’Europe toute entière.

* https://www.can-ouest.org/cuve-de-lepr-de-flamanville-quelle-decision/

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