Un sauvetage par d’illusoires SMR ?
Le coup de grâce pour la filière EPR pourrait bien venir de la révélation faite par la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité)* dans sa lettre détaillée envoyée le 27 novembre à l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) : ce serait un défaut majeur de conception qui provoquerait des vibrations anormales apparues dès le démarrage de l’EPR de Taishan 1 en décembre 2018 et seraient à l’origine des ruptures dans les gaines de combustible. D’après la source interne à l’industrie nucléaire, ce problème générique aurait été observé dès 2007 sur une maquette à l’usine du Creusot par Framatome et aurait du amener à l’époque une remise en cause de la « géométrie du fond de cuve ». Décidément, l’EPR n’était guère viable dès le début avec une cuve mal conçue et mal faite ! Le réacteur EPR Taishan 2 mis en service 9 mois après son aîné , pourrait connaître le même sort très prochainement.
La gravité du problème est mesurée à travers cette question de la CRIIRAD à l’ASN : « est-il possible de garantir l’absence de vibrations »… « sans une modification complète de certains éléments du circuit primaire» … « sans reprendre le génie civil et la cuve ? ». En clair, il faut reprendre tous les calculs et tous les travaux ce qui est mission impossible . Toute la filière EPR de Taïshan à Flamanville en passant par Olkiluoto et Hinkley Point apparaît dans l’impasse pour ne pas dire condamnée tandis que la majorité des candidats aux présidentielles en réclame à cor et à cri.
La CRIIRAD interroge aussi l’ASN sur une problématique de vibrations mentionnée dans l’avis du 31 mars 2021** de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire)sur les projets de futurs EPR afin de savoir si elles sont en lien avec ceux de la cuve. Cet avis recommande que « Framatome identifie les origines des vibrations élevées de la ligne d’expansion du pressuriseur observées sur différents réacteurs EPR et présente, à un stade précoce de la conception, les évolutions nécessaires sur les futurs réacteurs EPR2 pour pallier cette problématique de vibrations ». Visiblement l’IRSN reconnaît que la conception de l’EPR est à revoir!!
De nombreuses autres questions précises sont posées par la CRIIRAD dans ce courrier. Il est à craindre un grand flou dans les réponses de l’ASN coincée entre l’appétence d’un exécutif pour le nucléaire et sa mission de sûreté. Pourtant ce défaut dévoile une gravissime faille dans le fonctionnement du réacteur EPR, difficile à remédier.
La promotion récente du développement de petits réacteurs SMR*** (Small Modular Reactors) ne serait-elle pas un contre feu pour sauver le nucléaire d’un inéluctable déclin suite à ces déboires de l’EPR?
Le Collectif anti-nucléaire Ouest réitère sa demande d’arrêt des réacteurs franco-chinois EPR défaillants, exige l’abandon immédiat du chantier EPR de Flamanville et de tous les chantiers EPR engagés que ce soit à Hinkley Point au Royaume Uni ou en Finlande à Olkiluoto. Il exige aussi l’abandon de ces projets de petits réacteurs et la réaffectation des budgets prévus pour leur illusoire mise au point vers le développement des énergies renouvelable.
Il appelle chaque citoyen conscient du risque à se mobiliser et à agir pour un avenir libéré du nucléaire, énergie de destruction massive.
*http://balises.criirad.org/pdf/211125_Courrier_CRIIRAD_ASN_sureté_EPR_VF.pdf
**https://www.irsn.fr/fr/expertise/avis/2021/documents/mars/avis-irsn-2021-00049.pdf
***https://www.can-ouest.org/la-france-nucleaire-apres-les-maxi-les-mini/
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