Maurice François vient de décéder à 91 ans.
Les antinucléaires et écologistes d’origine s’en souviennent. Paysan, il avait accueilli à la ferme de nombreux militants et nombreuses militantes opposés à la filière plutonium, initiée par le surgénérateur de Creys-Malville.
Ce réacteur nucléaire ne devait fonctionner qu’entre 5 et 10 % de ses capacités théoriques. Un réacteur dangereux, aux risques de criticité induits par son combustible et le système de refroidissement au sodium. Un gouffre financier 6 fois plus coûteux à la construction qu’un autre réacteur. Le gouvernement Jospin, sous la pression écologiste et avec l’accord de la direction d’EDF devait l’arrêter en 1997.
Mais le bilan humain a été très lourd : blessés, amputés, et même la mort de Vital Michalon due aux tirs de grenades offensives par « les forces de l’ordre ». En août1977, Maurice François avait reçu ambulances, victimes et mort. Paulette Anger y a alors assisté.
Chantal François, son épouse, qui est allé avec moi au Japon pendant 3 semaines, invités par le mouvement antinucléaire japonais, nous en a prévenus, ainsi que les amis d’alors.
Selon l’expression de Boris Vian dans un poème, comme lui cardiaque et décédé à 39 ans, Maurice a eu « le temps de vivre », non pas comme l’indique la durée de sa vie, mais par son engagement et son dévouement à ses idées sans concessions. Nous garderons cette amitié en mémoire pour son humanité et nous sommes aux côtés de Chantal et ses proches.
Paulette et Didier Anger.