Publié 23/06/2016 á 22H51
Nucléaire : Nouveau déboire sur le chantier de l’EPR de Flamanville, en Normandie. Une irrégularité a été constatée dans les contrôles techniques sur le réacteur en construction. Mais sans effet sur le calendrier, assure EDF.
L’EPR de Flamanville a déjà six ans de retard et son coût a triplé (photo d’archives)
EDF a suspendu les contrôles techniques menés sur le circuit primaire du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville (Manche), car le gendarme du nucléaire a détecté une irrégularité dans leur mise en œuvre, a-t-on appris hier auprès d’EDF et de l’autorité de sûreté. « Cette activité suspendue n’a pas un enjeu planning fort », a commenté Antoine Ménager, le directeur du chantier. « On tient notre calendrier », qui prévoit un « chargement du combustible et démarrage du réacteur au dernier trimestre 2018 ».
« non satisfaisant »
Cette suspension fait suite à une inspection de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en avril sur l’un des contrôles techniques du circuit primaire du réacteur et qui s’est avéré « non satisfaisant », selon un document publié par le gendarme du nucléaire sur son site internet. EDF a, dans la foulée, suspendu tous ces contrôles, a confirmé Guillaume Bouyt, chef de l’antenne caennaise de l’ASN.
Selon Antoine Ménager, « la transmission des documents » demandés par l’ASN « est en cours ». Et la reprise des contrôles est une question de jours, selon lui. Concernant la cuve de l’EPR, sur laquelle une anomalie avait été repérée en 2015 par l’ASN et dont Areva, fournisseur d’EDF, tente de démontrer la résistance, « je reste totalement confiant sur l’issue de ce processus », a dit Antoine Ménager. « Ça n’empêche pas le chantier d’avancer », a-t-il souligné, en évoquant un « premier semestre très réussi ».
L’EPR de Flamanville fait travailler 4 700 personnes (900 EDF et 3 800 salariés de sous-traitants), a précisé EDF. Le chantier est ainsi toujours à son effectif « maximal ». « La baisse va s’amorcer à partir du deuxième trimestre 2017 », a ajouté Antoine Ménager.
Concernant les autres irrégularités détectées pour des composants de l’EPR fabriqués par Areva dans son usine du Creusot, et annoncées sans plus de précision par l’ASN le 16 juin, Guillaume Bouyt n’avait pas plus d’informations. L’EPR de Flamanville cumule au moins six ans de retard et son coût a déjà triplé à 10,5 milliards d’euros, après de nombreux déboires.