COMMUNIQUE DE PRESSE du 10 janvier 2018
Le Collectif anti-nucléaire Ouest publie ci-dessous la lettre qu’il vient d’adresser au président Macron et à son gouvernement le 5 janvier au sujet de la cuve de l’EPR de Famanville. Il demande à être reçu avant que la décision concernant une éventuelle dérogation qui doit être demandée par EDF, ne soit prise.
Contact presse :
Didier Anger 06 80 23 39 45 / Chantal Cuisnier 06 84 14 58 87 / Martial Château 06 45 30 74 66 / Sylvie Sauvage 06 08 71 79 61
Lettre postée le 5 janvier 2018 et adressée à
Mr Emmanuel MACRON, président de la république française,
Mr Edouard PHILIPPE, premier ministre
Mr Nicolas HULOT, ministre de la transition écologique et solidaire
Mme Agnès BUZYN, ministre de la santé et des solidarités
Le 30 septembre 2017, le Collectif anti-nucléaire Ouest, accompagné de près de 2000 personnes, a remis à Mr Jean-Marc Sabathé, préfet de la Manche, une lettre qui vous était adressée. Il nous a assuré qu’il vous la transmettait ainsi qu’à vos ministres concernés dans les plus brefs délais. Elle a été publiée depuis sur notre site à ce lien https://www.can-ouest.org/lepr-un-chantier-desastreux-a-tout-point-de-vue/ .
Dans cette lettre, nous vous exposions le désastre de ce chantier de l’ EPR de Flamanville tant du point de vue démocratique et moral, qu’industriel, financier et commercial mais aussi écologique.
Depuis, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a confirmé début octobre son avis provisoire émis en juin : elle ne proscrit pas l’utilisation de la cuve mais confirme qu’elle n’est pas conforme aux exigences attendues, que les marges de sûreté sont diminuées. Par conséquent, le risque de rupture brutale de la cuve ne peut être exclu et par conséquent celui d’une fusion du cœur entraînant une catastrophe nucléaire semblable à celle de Fukushima.
C’est à vous et à votre gouvernement que la décision finale revient. Il est de votre pouvoir d’affirmer que la sécurité des populations et la préservation de l’environnement priment sur des considérations économiques et financières et donc de mettre fin à ce chantier dans les plus brefs délais.
A ce jour, aucune réponse de votre part ou de vos ministres ne nous a été faite quant à la décision prise.
Le 17 décembre 2017, dans votre entretien avec Laurent Delahousse, vous avez déclaré ne pas vouloir vous passer du nucléaire au prétexte qu’il serait une énergie décarbonée par rapport au charbon. Mais savez-vous que les usines de traitement du minerai d’uranium au Niger (qui alimentent les centrales nucléaires françaises) fonctionnent avec 80% de l’électricité produite par des centrales au charbon, que les pollutions radioactives des mines d’uranium contaminent à tout jamais les territoires exploités tant en France qu’au Niger, laissent aux générations actuelles et à venir un héritage empoisonné, que les pointes du chauffage électrique français développé de façon outrancière et aberrante avec le programme électro-nucléaire des années 70-80, sont alimentées grâce aux centrales à charbon de nos voisins allemands ?
Voulez-vous être le président qui portera avec son gouvernement la responsabilité sur son quinquennat d’une catastrophe nucléaire, comme naguère Mr Gorbatchev avec Tchernobyl et Mr Naoto Kan avec Fukushima ? Parce que vous aurez passé outre les signaux inquiétants de centrales nucléaires vieillissantes, de la vulnérabilité grandissante des sites nucléaires face au risque terroriste et du fiasco du chantier EPR. Les deux gouvernants sont devenus anti-nucléaires malheureusement après ces catastrophes.
Aussi nous sollicitons un rendez-vous avant que votre décision concernant une éventuelle dérogation pour l’utilisation de la cuve défectueuse du réacteur nucléaire de Flamanville, ne soit prise.
Dans l’attente d’une réponse, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, Madame et Messieurs les Ministres à notre attachement à contribuer à l’arrêt du nucléaire avant la catastrophe.
Pour le Collectif anti-nucléaire Ouest,
Didier Anger Chantal Cuisnier Martial Château Sylvie Sauvage