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EPR Flamanville : irresponsabilité du gouvernement Cazeneuve et soumission de l’Autorité de sûreté nucléaire
Le gouvernement de Bernard Cazeneuve a fini par publier ce 24 mars ce décret scélérat (dénoncé le 9 février*) autorisant la prolongation du chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville. Ce décret se contente de façon anodine de remplacer la durée d’autorisation fixée initialement à 10 ans par 13 comme s’il s’agissait d’une simple formalité. Il est accompagné en parallèle du honteux avis favorable de la soi-disante autorité de sûreté nucléaire accordé le 7 février mais seulement publié ce 24 mars. Pourtant en janvier 2016, elle avait admis que la cuve, élément clé de sûreté contenait trop de carbone et donc que ce grave défaut peut conduire la cuve à se fissurer au premier choc thermique. Ce défaut est irréparable.
Ce seul défaut aurait du en toute logique amener l’ASN à refuser de cautionner la poursuite du chantier quelles que soient les pressions industrielles et politiques exercées, par respect élémentaire de sa mission de sûreté. Visiblement elle la bafoue à chaque fois que l’occasion lui est donnée de la remplir (redémarrage cet hiver des réacteurs défectueux, prolongation du chantier de rafistolage de Paluel, etc…. ). Peut-on espérer un sursaut de courage de la part de son président Pierre-Franck Chevet dans les mois à venir pour recaler définitivement la cuve ? Cela relève du leurre.
Le Collectif anti-nucléaire Ouest réaffirme son soutien aux associations qui saisiront la justice pour que la poursuite de ce chantier désastreux à marche forcée cesse. Parce que nos terres seront devenues inhabitables à cause de la contamination, ne soyons pas les migrants de demain.
*http://www.can-ouest.org/communique-du-9-fevrier-2017/
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Le décret accordant 3 ans supplémentaires au décret d’autorisation de construction de l’EPR vient de sortir : Sans surprise, dans la confusion institutionnelle actuelle, l’Etat passe outre aux réglementations.
Sans nouvelle enquête publique, le décret d’Autorisation de Construction (DAC) de l’EPR est prolongé de 3 ans par le Gouvernement, à la demande d’EDF.
Il est sorti,un hasard, le 23 mars le jour même où Bernard Cazeneuve, ex Maire de Cherbourg et nouveau Premier Ministre, pro-nucléaire notoire, est venu inaugurer le début des travaux de construction de pales d’éoliennes sur le port de Cherbourg et le jour même de la tenue d’une réunion de la commission locale d’information de Flamanville, où l’information n’a même pas été évoquée. Une façon de masquer médiatiquement le fait qu’entre l’enquête publique de 2006 et le premier DAC d’avril 2007, d’une part, et, d’autre part, la prolongation à 13 ans, beaucoup d’éléments ont modifié de façon substantielle le projet initial, notamment, l’abandon du type de combustible envisagé et la fragilité reconnue du fond et du couvercle de la cuve pour excès de carbone dans les aciers, susceptible de remettre en cause sa résistivité à de fortes pressions et de provoquer un accident majeur.(1)
Dans ce cas de modifications substantielles d’un projet industriel important, rappelons que la loi impose que le responsable, en l’occurrence l’Etat ultra majoritaire dans le capital d’EDF se doit de faire une demande préalable de nouvelle enquête publique.
De quelle exemplarité l’ETAT peut-il se targuer quand il transgresse les lois qu’il demande aux autres d’appliquer, et ce, en pleine période électorale? Nous voulons croire que le droit démocratique s’applique à l’Etat et à ses représentants. Attaché à la séparation des pouvoirs, ici, celle de l’Exécutif et du Judiciaire, le CRILAN étudie les moyens juridiques de faire annuler une décision du pouvoir nucléaire politico-industriel qui bafoue, une fois encore la démocratie.
Didier ANGER, pour le CRILAN