Tant les volumes de consommation que la politique de concentration des pôles de production (Cas de Flamanville : 2*1 300 MW plus 1 600 MV pour l’EPR en chantier) impose la construction de lignes à Très Haute Tension (THT) pour distribuer le courant électrique. En sus de la dégradation des paysages, ces THT ont des conséquences sanitaires tout le long de leur trajet par les champs électro-magnétiques qu’elles développent.
LE DÉPARTEMENT DE LA MANCHE
Il est, à ce sujet, tout à représentatif de cette problématique.
Pour évacuer la production électrique des 2 premiers réacteurs de la centrale nucléaire de Flamanville sur le réseau national, RTE (Réseau de Transport d’Électricité, société filiale d’EF) a mis en place la THT Flamanville/Domloup. Ne pouvant recevoir la production future de l’EPR, RTE a entrepris la création d’une nouvelle THT dénomée » THT Cotentin-Maine », à ce jour en exploitation.
Dans cette région aux forts courants marins, des projets de centrales électriques hydroliennes sont annoncés. Les travaux pour les »fermes pilotes », version allégée des futures centrales, devraient commencer en 2015 :
* la DCNS dans les eaux territoriales de l’ île anglo-normande d’Aurigny pour 300 MV.
* Au Raz Blanchard (Pointe nord-ouest du Cotentin) sous la houlette de GDF-Suez d’une part et EDF de l’autre.
* Au Raz de Barfleur (Pointe nord-est du Cotentin) confié à DCNS.
Ces centrales hydroliennes pourront amener RTE à tirer encore une nouvelle THT à travers la Manche !!!!
Sous la poussée de l’Europe qui soutient les projets de liaisons entre les grands réseaux nationaux de distribution d’électricité, mais aussi d’EDF qui cherche des débouchés pour sa production nucléaire française (les réacteurs nucléaires ont une production constante et ne peuvent pas s’adapter aux variations constantes et journalières de la demande en électricité), des projets de liaisons Angleterre/France pointent leur nez.
Ces projets nécessiteront d’une part de créer des postes relais à terre, perturberont le milieu aquatique et peut être de renforcer les réseaux de distribution existant, voire d’y adjoindre d’autres THT.
LES EFFETS SANITAIRES DES THT
Les THT créent dans leur environnement immédiat des champs électro-magnétiques qui ont une influence néfaste tant sur les humains que les animaux. Une large enquête menée par des associations avant la création de la THT Cotentin-Maine avait relevé ces effets. Parmi ceux-ci, on peut citer :
* augmentation de l’anxiété, du stress
* augmentation de l’hyper-activité chez de nombreux enfants
* augmentation des maladies de peau comme le zona
* augmentation des perturbations du sommeil
Dans les exploitations agricoles, on relève entre autre :
* des diminutions des productions de lait
* une augmentation de l’agitation des veaux
* une augmentation du stress et du cannibalisme chez les porcs
Aux vues de ces résultats, les associations avaient demandé à l’État et à RTE de mener des enquêtes épidémiologiques. Les associations ont été déboutées dans leur demande et la seule concession de RTE est de mettre en place une ferme expérimentale et d’étude, projet qui a bien du mal à voir le jour !!!!
Vous pouvez matérialiser ces champs électro-magnétiques en vous rendant une nuit humide sous une ligne THT avec des néons. Ceux-ci vont s’éclairer !!!! Dans certaines fermes situées sous des THT, les éleveurs ne branchent pas leurs clôtures électriques. C’est le champ électro-magnétique de la THT qui électrifie les clôtures !!!
Complément d’information
Le Monde : »Les effets sanitaires des lignes à très haute tension en question »
CAS DE LA THT »COTENTIN-MAINE »
L’implantation de cette THT s’est faite dans la douleur. Tout d’abord parce que les procédures de débat public et d’enquête publique ont été manipulées car la construction de cette THT était d’entrée de jeu validée et décidée tant par le gouvernement que les acteurs industriels. Seuls des ajustements à la marge ont été publiquement débattus.
Pour faire accepter le passage de la ligne par certaines communes, RTE a mis en place le PAP ou Plan d’Accompagnement du Projet. Ce n’était ni plus ni moins des enveloppes financières données aux communes pour des investissements locaux. L’enveloppe du PAP s’élevait à 20 millions d’€ soit 10% du prix de la THT.
Il y a eu de nombreuses oppositions de la part de la population et même des occupations de terrains à un tel point que l’État a mis certains chantiers sous la protection des forces de l’ordre, entrainant des conflits directs entre opposants et forces de l’ordre. L’appareil judiciaire a même été mobilisé pour tenter de casser l’opposition à ce chantier.
Complément d’information
Le Monde : »Cotentin-Maine : Une ligne électrique sous très haute tension »
ALTERNATIVES AUX THT
Les THT resteront nécessaires à la distribution de l’électricité tant que nous conserverons ce niveau de consommation et que notre production sera assurée par quelques gros sites de production. Mais on peut noter les erreurs de ce système :
* Un gâchis de cette énergie estimé par certains experts entre 20 et 25% de la production
* Ces THT provoquent ce qui est nommé »les pertes en ligne » c’est à dire l’énergie consommée dans les champs électro-magnétique
* la fragilité de ce réseau : Ces pylônes sont très vulnérables – Chute lors d’une tempête ou par actes volontaires-
L’alternative est un système de production plus diffus grâce à de plus petites unités de production proches des lieux de consommation. La réduction de la production par site permet la mise en oeuvre des énergies renouvelables en fonction des potentiels de chaque secteur.