77 ans après l’explosion atomique sur Hiroshima et Nagasaki, la guerre des gangs nucléaires est-elle enclenchée ?

Avec le nucléaire, c’est un système d’omerta, de corruption et de mafia internationale qui s’est construit et instauré après l’explosion des bombes atomiques larguées sur les villes de Hiroshima et Nagasaki, respectivement le 6 août puis 9 août 1945, laissant plus de 200 000 morts et des dizaines de milliers de victimes qui ont témoigné de l’enfer vécu. La propagande américaine s’est empressée de justifier son méfait en affirmant que cela avait mis fin à la deuxième guerre mondiale. La France ainsi que 3 autres pays en mal d’hyperpuissance (Royaumme Uni,Russie et Chine) emboîtèrent le pas aux Etats Unis pour posséder eux-aussi l’arme de terreur suprême «  la bombe atomique ». Ce qui leur permettra de constituer un clan de 5 états-parrains s’autoproclamant « Conseil de sécurité de l’ONU ». Ils tolèreront quelques filleuls-voyous (Israël, Pakistan, Inde, Corée du Nord). Ils masqueront leurs criminelles activités en développant le programme « atome for peace » par la construction de centrales nucléaires dit « nucléaire civil » autorisée pour tout pays se rangeant sagement sous leur parrainage et celui de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique).

La signature par les 5 parrains du memorandum de Budapest en 1994 concernant l’Ukraine, a laissé espérer la fin de de la guerre froide et un début de désarmement nucléaire. L’Ukraine acceptait en échange de son respect territorial de renvoyer en Russie les ogives nucléaires implantées sur son sol du temps de l’URSS . Le memorandum précisait aussi que ses centrales nucléaires de technologie soviétique restaient sous tutelle russe tant pour la fourniture du combustible, la gestion des combustibles usés, la maintenance que la sûreté.

La Russie a fait éclater au grand jour cette guerre sourde des gangs nucléaires le 24 février 2022, «  jour du test d’isolement » du réseau électrique ukrainien jusque là rattaché sur le réseau russe, avant basculement sur le réseau européen. Cela s’ajoutait à l’accord de coopération américano-ukrainien signé en août 2021 avec Westinghouse pour la construction de deux réacteurs ainsi que la fourniture de combustibles à la place de la société russe Rosatom. De nombreux faits ont fait monter l’escalade depuis au moins la révolution orange de 2004. Insidieusement le mémorandum n’était plus respecté par ses parrains. Aussi l’objectif du chef de guerre Poutine a été de s’emparer de la centrale de Zaporijjia dès le 4 mars 2022 après celle de Tchernobyl dont les réacteurs de type RBMK sont plutonigènes (peuvent fournir du plutonium pour les bombes atomiques) . Le Collectif anti-nucléaire Ouest avait mis en garde en 2018** sur le risque de conflit suite à la signature du contrat d’Orano pour le combustible usé ukrainien. Les bombardements sur la centrale de Zaporijjia ces jours derniers ** font redouter le pire pour l’Ukraine et Europe.

Poutine menace actuellement de représailles sous la forme de feu nucléaire en cas de frappes sur la centrale, menace nucléaire brandie dès le début du conflit.

 

Si les sanctions sur les oligarques russes et le gaz font l’objet de nombreux commentaires, la cause nucléaire du conflit russo-ukrainien est passé sous silence dans de nombreux médias ainsi que les liens étroits de la filière nucléaire française avec la Russie*** . Les Etats Unis sont vent debout contre la Chine : le dysfonctionnement du réacteur EPR franco-chinois de Taïshan en 2021 a été révélé par l’agence américaine Cnews et les tensions autour de Taîwan entre Chine et Etats-Unis montent d’un cran.

77 ans après l’explosion d’Hiroshima et Nagasaki, 36 ans après la catastrophe de Tchernobyl et 11 ans après celle de Fukushima, si l’humanité ne veut pas disparaître, le monde doit se libérer du joug du nucléaire. Cela ne se fera pas sans la mobilisation active de tous les citoyens conscients du danger, notamment en France où les centrales sont dans un piteux état et la relance du nucléaire « quoi qu’il en coûte » se prépare. La guerre en Ukraine démontre que le nucléaire civil et le nucléaire militaire sont indissociables comme armes de terreur et de destruction massive. Le secrétaire américain à l’Energie a reconnu début juillet lors du forum de l’énergie à Sydney que le passage à l’éolien et au solaire « pourrait être le plus grand plan de paix de tous ».

*https://www.can-ouest.org/nucleaire-inquietants-contrats-ukraine-orano-la-hague/

**http://balises.criirad.org/pdf/Guerre_Ukraine_2022/2022-08-08_Zaporijjia.pdf

*** voir le livre « guerres cachées, les dessous du conflit russo-ukrainien » du journaliste d’investigation Marc Endeweld paru en juin 2022

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